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  • Stephen King - Misery - fin

    misery.JPGLe huis clos le plus infernal, le plus terrible jamais inventé. 400pages de suspense insoutenable, à essayer de comprendre qui prend le pied sur qui, qui a le pouvoir sur l'autre. Car Paul a bien de l'influence sur l'infirmière folle : il vit encore car il écrit ce livre qu'elle attend, et elle vit également pour ça. C'est Misery qui les maintient en vie tous les deux. Mais pour combien de temps ?

    Paul fait les frais de ses humeurs délirantes : des images à la Hostel nous viennent en tête. On est en plein dans un remake de la colline a des yeux, avec Annie Wilkes dans le rôle de la tribu toute entière des créatures difformes. Car Annie a des excès terribles, et inflige à son hôte forcé des souffrances qui dépassent la conception même du mal.  

    On est dans l'angoisse avec Paul quand on entend le son de ses pas approcher de la chambre dans laquelle elle le maintient prisonnier. On attend avec lui le sort qu'elle lui réserve. Amènera-t-elle cette fois de la soupe au dîner ou une hache pour le torturer ? On découvre avec lui jusqu'où la pousse sa propre folie. Mais peu à peu, le lecteur se rend compte que c'est Paul qui devient fou, et l'identification est malaisée, à moins de se reporter sur... Annie ! Le lecteur se ferait-il victime et bourreau à la fois, par la voie de l'identification ?

    L'intrigue est rudement bien menée, du début à la fin. Point besoin d'attendre cent pages pour entrer dans l'action. Dans Misery, on y est du début à la fin, jusqu'à la toute dernière page. Stephen King réussit le pari de construire un roman terrifiant avec comme seule trame de fond deux personnages et un seul lieu, et la seule question qui hante le lecteur est de savoir si oui ou non, Paul va s'en sortir. Des rebondissements à n'en plus finir, un suspense à en perdre haleine. Et une question terrifiante : et vous, jusqu'où iriez-vous si votre écrivain préféré décidait de tuer votre héros adoré ?

    Stephen King - Misery, 1987, le livre de poche n°15137, 391 pages