Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Bernard PLESSY, Baudelaire et Lyon

    baudelaire.JPGDans un article de janvier 1991 : “ Baudelaire et l’école de peinture de Lyon ”, Bernard Plessy avait déjà tenté de comprendre la mauvaise humeur acharnée contre “  l’école de Lyon (…) bagne de la peinture ” et la vision fantasmée de la ville “ au ciel charbonné ”. De l’article à l’essai, la méditation s’est attachée à l’obsession lyonnaise de Baudelaire, parfois pour en appeler de jugements injustes et souligner, dans les images obsédantes et les échanges critiques, ce qui éclaire la formation de la poétique et de l’esthétique baudelairiennes, selon le rôle de réactif et de révélateur de la ville.

    Baudelaire a séjourné à Lyon de janvier 1832 à février 1836. “ Quelle part immense l’adolescence tient dans le génie définitif de l’homme ” : l’imprégnation visible ou voilée de Lyon, premiers éléments dans l’œuvre en vers et en prose d’une poétique urbaine et d’une thématique personnelle, l’essai en dégage les traces dans les textes, jusqu’au “ beau rêve romanesque et cohérent ” d’une idylle lyonnaise, évoquée dans La Fanfarlo et sublimée dans l’incantation nostalgique de Moesta et errabunda.

    La ville, oubliée, brutalement resurgit à l’occasion des Salons de 1845 et 1846, désormais stigmatisée de traits vindicatifs. Cette malédiction intellectuelle, qui dans l’œuvre critique poursuit peintres et hommes de lettres lyonnais mais n’exclut pas des nuances d’admiration, nourrit la réflexion de l’étude. De quels griefs personnels, de quels choix artistiques, vient l’imagerie tenace d’une fatalité climatique et morale qui pèse sur Lyon ?

    Le regard de Baudelaire sur les peintres : l’incapacité de profonde “ naïveté ” de Saint-Jean comme l’intention morale de “ la bigoterie lyonnaise ” sont odieux à Baudelaire qui refuse l’idéalisme d’un art soumis à des fins qui ne sont pas les siennes, et condamne la “ confusion hérétique du bien avec le beau ”. D’où la charge encore contre “ l’école de peinture philosophique lyonnaise ” incarnée par Chenavard, que Baudelaire pourtant apprécie, mais chez qui il considère que ce n’est pas l’art, mais la pensée qui tient la première place.

    Dans L’Art philosophique resté inachevé, Baudelaire eût-il rendu justice à des aspects de la peinture lyonnaise ? Il a admiré l’harmonie et la mysticité préraphaélique de Fleur des champs, ainsi que le cycle mystique du Poème de l’âme de Janmot.

  • Albert Camus adaptateur de théâtre - Karima Ouadia

    camus.JPGCet ouvrage s'intéresse aux adaptations théâtrales d'Albert Camus. Il s’agit d’analyser dans quelle mesure le travail d’adaptation d’Albert Camus est un travail de création littéraire et théâtrale. Ses différentes adaptations vont du "Temps du mépris", qu’il adapte du roman de Malraux en 1936, aux "Possédés" qu’il tire du roman de Dostoïevski en 1959, en passant par "Les Esprits" de Larivey et "La Dévotion à la Croix" de Calderon (1953), "Un cas intéressant" de Dino Buzzati (1955), "Requiem pour une nonne" (1956) et "Le Chevalier d’Olmédo" (1957).

    Adaptateur et metteur en scène, Camus renoue dès 1953 avec sa passion de jeunesse pour le théâtre. Ce travail de recherche analyse la place qu’occupe cet engagement dans l'oeuvre de Camus. "Le travail d’adaptation tel que le conçoit Albert Camus apparaît avant tout comme une mission théâtrale qui doit mettre le texte au service de la scène. Ce texte devient alors mouvant, protéiforme et insaisissable, si ce n’est dans l’instant de la représentation qui est par définition exclusive et figée dans le temps.

    L’idée que se fait Albert Camus de l’adaptation théâtrale est complexe et difficile à cerner, dans la mesure où il ne se contente pas de produire un texte littéraire et dramaturgique, il se préoccupe également des éléments de mise en scène tels qu’il pouvait les apprécier."