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Bernard PLESSY, Baudelaire et Lyon - fin

baudelaire2.JPGOpposées à l’inoubliable définition de la poésie : “ …cet immortel instinct du beau… ”, les hérésies majeures qui menacent la littérature sont dénoncées dans les Notes nouvelles sur Edgar Poe (1857). Aussitôt Baudelaire en fait l’application polémique à “ l’école de poésie lyonnaise ” illustrée par Laprade où s’exaspèrent tous les aspects de l’enseignement moral et de l’engagement politique, ce qui ne l’empêche pas de solliciter le poète lyonnais, pour l’Académie, dans une étonnante lettre. Les poètes lyonnais et le Parisien qui ouvrait l’avenir ne sauraient-ils jamais se rejoindre ? “ J’ai connu Lyon. Peintres, poètes, philosophes, ils se ressemblent tous. ” Radical. Et cependant rien jamais n’est simple.

Dans l’histoire d’une obsession de Lyon enténébrée, avec ses cerveaux “ enchifrenés ”, la chronologie réserve pour la dernière partie de l’essai la lumière d’une double amitié littéraire avec le poète Joséphin Soulary dont Baudelaire goûte les Sonnets humoristiques,  et avec le critique Armand Fraisse dont les articles du Salut public surent rendre hommage à un vrai poète. Le commentaire des lettres retrouvées le montre : avec une déférente admiration et une intelligence critique, ces deux amis - quoique Lyonnais - offrent à Baudelaire une reconnaissance et une forme d’apaisement. Mais l’essentiel de l’échange réside dans les pages inestimables où Baudelaire sans masque s’explique sur ce qu’il sacrifie à l’art et ce qu’il en attend, sur “ le travail par lequel une rêverie devient objet d’art ”. Bien au-delà des relations particulières d’un poète et d’une ville, on est au cœur d’une profession de foi poétique.

Quand, au cours de l’ultime exil à Bruxelles, les rares “ jouissances ” esthétiques éprouvées devant les églises de style jésuite rappellent le souvenir de la chapelle du Collège de Lyon, B. Plessy  choisit ces “ marbres de diverses couleurs ” comme “ symbole des splendeurs situées derrière le tombeau ” révélées à l’âme par et à travers la poésie.

 

Bernard PLESSY, Baudelaire et Lyon, de Fallois, 164 p.+ 8 p. ill. coul, 19 €.      

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